Atlas social de la métropole rennaise : un territoire mosaïque
par Arnaud Lepetit, Valérie Deborde, Boris Mericskay, Olivier David, Brieuc Bisson et Colin Kerouanton
Table des matières
Un atlas pour la métropole
1Cet atlas en ligne a pour objectif de proposer une série de planches sur la réalité sociale et spatiale de la métropole rennaise et, de questionner les enjeux relatifs à ce territoire. Construit sur le principe de planches articulées autour d’un texte synthétique et d’objets visuels (cartes, photographies, dessins, graphiques, etc.), cet atlas vise non seulement à faire un état des lieux, mais aussi à penser les évolutions de demain. En outre, l’ambition est d’adapter cet outil traditionnel de la géographie aux nouvelles réalités du numérique en proposant un atlas en ligne, ouvert autant que possible à un large public.
De l’archipel à la mosaïque
2La métropole rennaise a été construite et pensée sur le modèle de la « ville archipel » théorisée notamment par Jean-Yves Chapuis. Bien que ce modèle se soit maintenu à travers le temps et dans les documents d’urbanisme, il est aujourd’hui chamboulé par une métropolisation grandissante à l’heure des grands projets urbains (quartiers de la Courrouze et ViaSilva, projet EuroRennes autour de la gare, etc.). Bastion et laboratoire du socialisme municipal, au même titre que sa voisine et rivale nantaise, Rennes cherche à trouver un équilibre entre attractivité et politiques de mixité sociale, équilibre fragilisé par une importante hausse de l’immobilier ces dernières années.
3La géographie sociale, comme étude de la dimension spatiale des rapports sociaux, constitue donc une entrée particulièrement pertinente pour analyser un territoire où les inégalités tendent à s’accroître sous l’effet d’une pression foncière grandissante conduisant à des effets de fragmentations ou d’émiettements. Aujourd’hui, au-delà d’une référence à Isidore Odorico, mosaïste ayant marqué de son empreinte la ville de Rennes et ses bâtiments, c’est la réalité d’un territoire mosaïque et pluriel que cet atlas vise à présenter.
Du quartier à l’aire d’attraction de Rennes
4Rennes métropole réunit aujourd’hui 43 communes comptant près de 450 000 habitants. Ce territoire est évidement au cœur de notre projet et ce, à différentes échelles, du quartier à la métropole. Pour autant nous n’avons pas souhaité nous limiter à ce seul territoire, l'aire d’attraction rennaise dépassant de loin aujourd’hui ce périmètre métropolitain. Ainsi certaines communes ont quitté Rennes Métropole au cours des vingt dernières années sans pour autant se déconnecter complètement des liens avec Rennes. Ces communes, comme celles des troisième ou quatrième couronnes périurbaines non intégrées à la métropole mais composantes d’autres communautés de communes, peuvent aussi être inclues dans les périmètres investigués dans l’atlas. De même, les travaux interrogeant la place de Rennes à une échelle départementale, régionale, nationale voire européenne ou internationale sont également les bienvenus.
Données de la recherche ouvertes pour comprendre le territoire
5Les planches de cet atlas en ligne ont comme objectif de donner à voir à travers l’analyse et la représentation de données diverses, les dynamiques du territoire rennais au sens large. Les données issues des acteurs publics comme l’Insee, les collectivités ou les ministères constituent un premier type de sources qui seront largement mobilisées et valorisées par les autrices et les auteurs (données socio-économiques, transactions immobilières, comptages, inventaires, etc.). D’autres données issues d’acteurs privés (plateformes numériques, DSP) seront également exploitées dans le cadre de planches dédiées pour appréhender autrement le territoire. Au-delà des planches, l’un des objectifs de l’atlas est aussi de permettre une diffusion des données mobilisées et des traitements réalisés dans une logique de science ouverte.
La représentation (carto)graphique comme support de communication
6Dans tout atlas, la carte constitue le vecteur principal de communication. Ici, nous souhaitons toutefois repenser le rôle et les formes de l’iconographie de la recherche. D’une part en complément des cartes, la visualisation de données (graphiques), la photographie ou le dessin doivent constituer des médiums visuels efficaces et attractifs. D’autre part, les objets visuels dans leur pluralité ne peuvent être envisagés de manière uniquement statistique. L’environnement Web de cet atlas en ligne offre de nouvelles possibilités d'interactions entre le lecteur, le contenu textuel, les cartes ou les graphiques. Dynamisme et interactions sont au centre de chantiers importants dans l’édition et la publication scientifique.
Contribuer au projet
7Porté par le site rennais de l’Unité Mixte de Recherche ESO – Espaces et Sociétés, ce projet d’Atlas social se veut interdisciplinaire. Par ailleurs, elles peuvent certes venir de chercheur·es mais, notre objectif est aussi d’ouvrir la publication à des acteurs d’autres horizons (collectivités, bureaux d’études, associations). Toutes les contributions doivent comprendre un chapeau introductif de 500 signes, un texte de 5000 à 6000 signes (espaces inclus), et des visuels illustrant le propos (carte, photographie, dessin, etc.). L’équipe éditoriale examinera les propositions soumises et accompagnera les autrices et les auteurs dans la publication de leurs planches.